Philip Guston, "Le métier du peintre, c'est la liberté"
- Sandie Carissan
- il y a 5 jours
- 2 min de lecture

Je suis allée au Musée Picasso pour découvrir Philip Guston. Je ne le connaissais que de nom. Je savais vaguement son combat contre le Ku Klux Klan, son usage de la peinture comme une arme douce, un moyen de témoigner, dénoncer, réfléchir. Je voulais voir ce que cela donne : un peintre qui se bat avec la couleur.

Dans une vidéo projetée lors de l’exposition, on l’entend dire :
"Le métier du peintre, c’est la liberté"
J’ai adoré cette phrase. Parce qu’elle dit tout. Et surtout parce qu’elle réunit deux mots qu’on n’associe presque jamais : métier et liberté.
Je l’ai interprétée comme la rencontre entre un labeur, une discipline, presque une ascèse. Car il faut du courage pour être libre. Du courage pour quitter ce qu’on a déjà trouvé, recommencer, affronter le regard des autres et celui de son propre doute.
En effet, Guston a commencé par le figuratif, puis il a tout déconstruit pour s’aventurer dans l’abstraction.Et lorsqu’il a voulu dire sa révolte contre la guerre et les injustices sociales, il a encore changé : il a ramené les visages, les objets, les capuches. Il a osé montrer la violence, dire la colère.
Être libre, c’est refuser de se fixer, refuser de peindre selon la mode, refuser de taire ce qu’on pense.
Ce qui m’a le plus touchée, je crois, c’est sa fidélité à l’intranquillité. Il n’a cessé de chercher la forme juste pour dire sa révolte, son ironie, sa lucidité. Il peignait pour réagir au monde, non pour s’en protéger.
Je ne suis pas critique d’art. Je voulais simplement témoigner ici que la liberté, chez Guston, n’est pas un état. Je l'ai interprété comme un chemin exigeant, un travail constant pour ne pas se trahir. C’est une ligne de conduite, une vigilance.
Et peut-être que l’otium, au fond, c’est cela aussi, le temps nécessaire pour rester fidèle à soi, pour écouter ce qui se soulève en dedans, et lui donner une forme.














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